Pour vous, le jean est un « basique » qui n’est pas au centre de votre style vestimentaire ? Découvrez Yallingup, pour qui ce pantalon représente bien plus !
Hélicia et Aurélien, deux anciens étudiants bien motivés pour se démarquer avec leurs jeans made in France.
Interview d’Aurélien, co-fondateur de Yallingup Clothing.
Comment as-tu rencontré Hélicia et comment vous est venue l’idée de Yallingup ?
Nous avons été en couple avec Hélicia pendant plusieurs années et avons décidé d’effectuer une année de césure à l’étranger : le pays dont beaucoup d’étudiants rêvent, l’Australie ! L’idée de Yallingup (ville du sud-ouest du pays, signifie « Place of Love » en aborigène) est venue lors de ce voyage qui nous a appris beaucoup sur nous-même. En effet, il a été un acte fondateur (au-delà du nom de la marque) car c’est à cet instant que nous avons réellement décidé d’entreprendre. Entreprendre est un véritable choix de vie et cette expérience unique à l’étranger nous a conduit à nous poser des questions fondamentales sur notre vie : qu’avons-nous envie de faire ? Et de ne pas faire ? Dans quel(s) but(s) ?…
Et, étant donné nos « expériences personnelles » passées, le jean s’est imposé de lui-même. En effet, plus jeune, Hélicia avait eu du succès en vendant ses jeans personnalisés (à l’époque à la peinture textile) sur un marché de créateurs d’Aix-en-Provence. De mon côté, je personnalisais mes propres jeans avec des ciseaux ou une pierre ponce ou en testant des produits « délavants ». C’est de cet attrait naturel vers la mode et de ce désir de créer, dans le denim particulièrement, qu’est née notre marque.
Chacun d’entre vous est passé en école de commerce, expliquez votre parcours et ce que vous en avez tiré.
Nous avons le point commun de ne pas avoir débuté nos études en école de commerce mais nous y avons fini notre cursus.
De son côté, Hélicia a obtenu un Master de Designer au sein de Kedge Toulon (anciennement Euromed management), avant d’obtenir un MBA en marketing publicité à l’ESG Paris. La césure en Australie s’étant effectuée entre les deux. Si sa créativité n’était pas à remettre en doute, elle voulait se donner les moyens de ses ambitions en achevant son parcours par une spécialité plus centrée sur les problématiques d’entreprise que de créatifs (les deux cohabitent mais ne sont pas toujours compatibles). Elle a ainsi pu acquérir des connaissances en marketing (les étapes de la création d’un produit, le cycle de vie d’un produit, les études de marché…), en communication/publicité (plan de communication…) et a pu aborder la création d’entreprise.
De mon côté, j’ai obtenu une Licence en Management des Organisations Sportives et celle-ci m’a donné envie de perfectionner des domaines que j’avais abordés en L3 (marketing, création d’entreprise, organisation évènementielle…). C’est ainsi que j’ai effectué un M1 à l’ISEG Paris, en marketing stratégique et management de la marque, une formation bien faite et qui abordait de nombreux domaines (marketing stratégique donc, politique générale de l’entreprise, ressources humaines, finance…). J’ai par la suite effectué mon année de césure en Australie avant de choisir un M2 en marketing stratégique en alternance à l’ESM-A Marne-la-Vallée. La formation, qui s’étalait sur 15 mois, était bien dans la continuité de mon M1 avec, de surcroit, un côté professionnalisant. Et en plus, la formation était payée par l’employeur, ce qui n’est pas négligeable.
Enfin, nous avons tous les deux participé à un programme à l’ESCP…
Raconte votre expérience avec l’ESCP-Europe
Chaque année, l’ESCP-Europe met en place des sessions de formation dédiées aux entrepreneurs dans divers domaines. Et, depuis un an, cette école prestigieuse et très active pour booster les projets de ses étudiants, a ouvert une spécialité dans l’entreprenariat dit « artistique », au sens large du terme, il s’agit du programme Paris Factory Industries Créatives. Les domaines concernés sont : mode, publicité, architecture, cinéma, art, artisanat, musique, design, arts de la scène, édition, radio, vidéo, culture. Le programme porte sur les notions indispensables à connaître en entrepreneuriat, stratégie, marketing et finance, et permet aux participants de bénéficier de la qualité des intervenants et du réseau de l’ESCP-Europe. Cette formation très interactive dure environ 3 mois et s’organise en dehors des horaires classique « de bureau » afin de ne pas empiéter sur notre travail journalier.
A la fin de ce cursus, chaque projet est présenté à un jury devant un public d’environ 300 personnes. Le défi est de taille puisque le projet doit être présenté en 90 secondes, pas une de plus. Une délibération suit toutes les présentations et des prix sont remis aux entrepreneurs ayant fait la meilleure impression (locaux à disposition, accompagnement..). Nous avons obtenu un accompagnement de la part d’un associé d’une société de conseil qui prend de nos nouvelles et suit notre projet avec bienveillance.
Si nous avons pris part à ce programme c’est parce que nous sommes convaincus que ce type d’initiatives ne peut être que bénéfique, elle nous fait rencontrer des professeurs et professionnels avertis, sensibles à la prise d’initiatives mais aussi d’autres entrepreneurs qui rencontrent les mêmes problématiques que nous.
Où en êtes-vous dans le développement de la marque et de l’offre ? Comment faites-vous la promotion de vos jeans ?
Nous proposons des jeans made in France pour hommes et femmes. Chacun d’eux est personnalisé par une sérigraphie sur la poche arrière du jean. Nous mettons donc la fesse française à l’honneur, et ce n’est que le début. Nos produits sont en ligne depuis le mois de Septembre, soit 2 mois et demi.
Nous avons eu nos premières ventes (des proches au départ mais petit à petit les clients nous sont inconnus) grâce au bouche à oreille et aux différents articles qui ont relayé notre marque (la mode selon claire, Golem13, La fabrique Hexagonale, La Poussinade…). Nous venons de lancer la deuxième version de notre site cette semaine.
Pour l’instant, la promotion de nos jeans se fait à travers quelques « médias » (ceux que j’ai cités par exemple) à qui nous avons envoyé des dossiers de presse. Ensuite, il ne faut évidemment pas oublier les réseaux sociaux et notamment Facebook qui constitue une aubaine en termes de visibilité même s’il est compliqué d’attirer l’attention au vue du nombre de contenus toujours croissant que les Facebookers peuvent visualiser. Mais nous essayons d’avoir un positionnement fort, marqué, pour montrer au public que notre démarche est singulière : du made in France créatif avec une bonne dose de culot. Nous sommes également présents sur Pinterest car nous sommes une marque qui veut produire du contenu, surtout visuel.
Outre le bouche à oreille, nous participons à différents salons (entreprenariat, e-commerce, made in France…) afin de nous faire connaitre, même si nous n’avons pas de stands sur ces salons.
Enfin, le référencement Google est aussi une manière de faire la promotion de nos jeans.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Dans un futur proche, nous devons gagner en notoriété afin de faire découvrir notre marque made in France au plus grand nombre. Car faire un beau produit fabriqué en France est une chose, mais s’il n’est pas visible, l’initiative est inutile.
Pour y arriver, nous allons notamment continuer à contacter les médias susceptibles d’être intéressés par nos produits.
Pour la fin d’année, nous allons participer au Collectif de Noël. Il s’agit d’une sorte de « marché de Noël online », où plusieurs entreprises françaises se regroupent sur un site internet unique organisé en e-boutique. Une partie du chiffre d’affaires étant reversé à une ou plusieurs associations.
Au plus vite, nous devons trouver des distributeurs (physiques et en ligne) afin de référencer nos produits et ainsi gagner en visibilité. En effet, la vente par un intermédiaire est plutôt à but communicant pour nous car elle ne sera pas intéressante économiquement (nous voulons éviter au maximum que le produit fabriqué en France soit beaucoup plus cher, le consommateur aurait alors moins de raisons de le choisir. Pour ce faire, nous avons décidé de rogner sur nos marges, excluant ainsi les canaux de distribution les plus gourmands).
Nous pensons également à des partenariats avec quelques autres marques mais nous attendons des réponses de leur part.
Toutes nos actions ont pour but de pouvoir vendre notre première collection (600 pièces, 6 modèles de 100 pièces, moitié hommes-femmes) afin d’investir sur la seconde collection puis la troisième… Nous pensons évidemment à de nouveaux produits mais nous ne pouvons en dire plus pour le moment.
Leur marque vous a plu ? Découvrez leur jeans sur Facebook ou sur leur site internet : www.yallingupclothing.com
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