Le business modèle des écoles de commerce

Le business modèle des écoles de commerce

Jusqu’à +30 % d’augmentation en 2 ans ! Ces dernières années, les frais de scolarité des écoles de commerce se sont envolés. Une augmentation exorbitante en comparaison avec les taux d’inflation sur la même période (entre 0,1% et 2,8% par an). Pourtant, les établissements affirment que leur équilibre financier est incertain. En d’autres termes, les étudiants payent plus, mais ça ne suffit pas. Explications

Le business modèle des écoles de commerce

Comprendre le modèle économique des écoles de commerce est un vrai casse-tête. Leurs sources de financement et leurs dépenses varient selon leur statut (privé, consulaire ou public), leur taille et leur notoriété.

Des frais de scolarité bien inférieurs au coût réel des études

Avec des frais de scolarité moyens de 7.500€ par an (jusqu’à 11.500€ à HEC) dans les ESC, on pourrait penser que ces écoles sont confortablement financées. Pourtant, les business schools estiment que les frais de scolarité des étudiants ne couvrent que 30 à 70% du coût réel des études.

Depuis les années 2000, les écoles dépensent de plus en plus d’argent pour recruter des professeurs « permanents ». A savoir, des enseignants à temps plein dont l’école est l’employeur principal, qui ne sont pas en poste dans une entreprise ou dans une université. Elles développent aussi les activités de recherche (inexistantes dans la plupart des écoles il y a encore 10 ans), et embauchent pour cela des professeurs titulaires de doctorats. Autant d’impératifs nécessaires pour acquérir une reconnaissance internationale, signer des partenariats avec des universités étrangères. Et finalement avoir le droit de délivrer un diplôme de « grade master », et obtenir les « accréditations » internationales (Equis, AACSB, EPAS…).

Craintes sur l’avenir des subventions publiques

Si les frais de scolarité ne comblent qu’une partie de leurs dépenses, la différence est compensée de différentes manières. Tout d’abord, par diverses subventions publiques ou para-publiques : chambres de commerce, conseils régionaux, villes… Ensuite, par des revenus annexes : formation continue, dons d’entreprises, taxe d’apprentissage(*), chaires, fondations.

Si le volume des subventions publiques n’a pas, pour le moment, diminué, la part que celles-ci représentent dans le budget des écoles a eu tendance à se réduire ces dernières année, à mesure que les effectifs et les frais de scolarité ont augmenté. Et avec les réformes à venir de la taxe d’apprentissage, la réorganisation des missions des collectivités territoriales et des chambres de commerce, les écoles anticipent une baisse de ces subventions complémentaires. Ce qui les pousse à chercher d’autres modalités de financement, notamment auprès des entreprises… et des familles d’étudiants.

(*) La taxe d’apprentissage est un impôt versé par les entreprises pour le financement de l’apprentissage et de l’enseignement technologique et professionnel. Cet impôt est calculé sur la masse salariale des entreprises.

 

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