Dans un contexte économique difficile, marqué par des mesures d’austérité et une reprise des plus timides, les perspectives professionnelles qui s’ouvrent aux étudiants demeurent floues et quelque peu incertaines, bien que les écoles de commerce affichent régulièrement des taux d’insertion très encourageants. Outre la qualité de la formation, le palmarès, les certifications et la dimension internationale, le dynamisme du réseau des anciens diplômés, aussi appelé réseau « Alumni », est devenu partie intégrante des classements des écoles de commerce établis par la presse spécialisée. Focus sur un puissant levier de carrière…
De la camaraderie au réseau professionel d’anciens élèves
Bien que récemment remis au goût du jour, le concept du réseau Alumni date du milieu du 19ème siècle, et a pris forme en France grâce à l’impulsion de l’Ecole Supérieure d’Arts et Métiers (ESAM) et de sa « société des anciens élèves », qui se contentait, à l’époque, d’accentuer et de prolonger les liens de camaraderie tissés lors du cursus, loin de toute considération professionnelle. Peu à peu, ces réseaux se sont structurés et se sont émancipés de ce giron, constituant une sorte de cellule de recrutement parallèle où les étudiants ont accès à des « offres d’emploi qu’on ne retrouve pas dans la presse spécialisée », précise Christine Arioli du bureau des anciens de l’Institut Informatique et Entreprise. Longtemps réservé aux Grandes Ecoles, le réseau Alumni est aujourd’hui l’apanage de l’ensemble du paysage pédagogique, certaines Universités partant même à la « chasse » dans le dessein de « recruter » leurs diplômés les plus en vue afin de booster l’activité des réseaux Alumni.
Des réseaux de plus en plus structurés
Aujourd’hui, les réseaux Alumni ont perdu leur connotation « artisanale », et s’érigent en véritables associations d’étudiants dont l’objectif affiché est de booster l’employabilité des lauréats et d’améliorer leur visibilité dans le marché du travail, tout en se faisant le relais des offres de stage et d’emploi en faveur des étudiants. Aussi, les anciens diplômés sont de plus en plus amenés à l’effort d’orientation des étudiants, du fait de leur expérience, de leur vécu et du recul dont ils peuvent disposer. « Quand les anciens prennent la parole devant les étudiants, leur voix porte plus que la mienne », reconnaît Bernard Ramanantsoa, directeur général d’HEC, d’autant plus que certains Alumni ne se contentent plus de cette fonction informelle, et siègent désormais au sein des Conseils d’Administration de leur ancienne école, concourant ainsi activement au pilotage d’un établissement qu’ils n’ont jamais vraiment quitté.
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