Le marché de l’emploi des jeunes diplômés s’améliore, si l’on en croit le baromètre de Deloitte qui a fait son tour d’horizon du marché du travail, pour en conclure une évolution plus encourageante qu’à l’habituel. Cependant, c’est la première fois que le baromètre présente des avis croisés entre les entreprises et leurs jeunes candidats étant donné que, selon Deloitte, ces derniers ont quand même une tendance globale à surévaluer leurs compétences. Dépistage.
Le baromètre
Deloitte a interrogé 1.000 jeunes récemment diplômés, et titulaires d’un diplôme de niveau Bac à Bac+5, pour en conclure une hausse de dix points par rapport à l’année précédente en ce qui concerne l’insertion professionnelle post cursus de ces jeunes, de façon à ce que 70% des jeunes diplômés sont en poste dans une entreprise, suite à l’amélioration qui avait été déjà remarquée en début d’année 2015.
Bien que cette hausse soit non seulement positive mais aussi un record depuis l’existence même du baromètre, ce n’est pas pour autant que tout deviendrait positif. En effet, c’est aussi la première fois que le baromètre de Deloitte expose des positions contraires entre les jeunes diplômés et les Directeurs des Ressources Humaines (DRH). Voici les matières de débat.
L’utilité du diplôme, les attentes des entreprises et les compétences recherchées : À débattre!
Premier point de débat, les attentes des entreprises par rapport aux compétences professionnelles des jeunes : Les jeunes affirment à 67% que l’efficacité est la capacité primordiale pour les employeurs, alors que cette compétence arrive en troisième place (à 46%) dans l’ordre des attentes des DRH. Par ailleurs, pour les entreprises, ce sont surtout la rigueur et la capacité d’adaptabilité qui comptent le plus et dominent le classement des compétences attendues (respectivement 58% et 61%).
Par rapport aux compétences acquises ou plutôt que les jeunes diplômés croient avoir, tous les avis coïncident autour de deux sujets : Tant la capacité des jeunes pour travailler en équipe que les compétences relationnelles, sont deux savoirs-être acquis par les diplômés, très positifs et que les DRH reconnaissent aussi. Par contre, selon le baromètre Deloitte, les jeunes auraient globalement, une tendance à surévaluer légèrement leurs compétences. Notamment dans le cas de l’expression écrite par exemple, que 89% des jeunes diplômés pensent maîtriser contre les 69% de l’avis des DRH, ou encore leurs connaissances en langues étrangères (63% vs 40%).
Finalement, dans cette controverse, reste la question de l’utilité du diplôme: Souvent les jeunes en quête d’un emploi se demandent si le diplôme leur est vraiment utile, et seulement 78% des jeunes interrogés, considèrent qu’il l’est, contre le 97% des DHR qui à l’inverse, les jugent utiles et se montrent beaucoup plus pragmatiques en étant deux fois plus nombreux que les jeunes à affirmer qu’effectivement, les diplômes, favorisent l’accès à l’emploi (67% vs 33%)!
Pour que le marché de l’emploi des jeunes diplômés affiche une même ligne conductrice, encore faudrait-il que ces deux acteurs marchent ensemble et dans la même direction. Parleraient-ils, jeunes diplômés et DHR, le même langage ou serait-il nécessaire de faire une mise au point pour mener le marché de l’emploi dans la direction des attentes des entreprises?
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